Confession

Erica Evans, une des meilleurs Agents du FBI de New York, leva les yeux vers une église mal éclairée dans la nuit. Elle entra et découvrit une immense croix située vers l'entrée de la pièce.
Puis des bougies à sa droite, vers la nef qui s’illuminaient selon une cadence impressionnante.
A chaque fois, qu’elle entrait dans une église, elle avait toujours l’impression de revenir à son enfance, sa première fois.... Oui sa première fois lorsqu’on lui avait parlé de Dieu et du christianisme.

Erica n’assista pas à la cérémonie, elle préférait être seule dans ce silence maussade, pour y réfléchir tranquillement. Le moindre souffle résonnait sur les parois en pierre marbrée. De plus, elle n’était pas une habituée de cette église et cet endroit lui assurait un anonymat absolu.

*Prier, avoir la foi, mener une vie entièrement basée à faire le bien, efforcer même d’être une bon mère et une bonne épouse, brosser les dents trois fois par jour, aider les vieilles dames et les aveugles à traverser la rue et pourtant, Dieu peut tout vous détruire.*

Elle se leva et alla vers sa gauche où se trouva un sorte d'isoloir clos: le confessionnal. Soudainement, elle s'arrêta devant. Hésitante ... puis ensuite envahie par une sensation étrange, un sentiment de trac, elle décida donc d'entrer. Une fois assisse, elle aperçu la silhouette d'un prêtre à travers le grillage et elle déclara à voix basse:

Tant que je prie, tout ira bien

Le père Landry venait de terminer son office, les fidèles commençaient à quitter le sanctuaire. Il devait maintenant se rendre dans le confessionnal pour écoutez les enfants de Dieu. Son instinct de religieux était plus fort que tout, il appréciait dialoguer et conseiller les personnes qui en avait besoin. Soudain un individu entra dans la seconde partie du confessionnal, le prêtre délivra la plaque de bois qui laissa place au grillage, une voix féminine lui parvint . Il acquiesça alors calmement :

« Je partage votre philosophie, tant que vous priez, le seigneur dans son silence, vous accordera son soutien. »

Il marqua une pause pour permettre à son interlocutrice de répondre, il était agréablement surpris qu’elle communique avec Dieu, les croyants se faisait de plus en plus rare au sein de cette paroisse.
La petite église St Joséphine était une petite basilique de quartier qui abritait les quelques chrétiens qui subsistaient dans cette ville de vice. Jack Landry continua son discours :

« Si vous avez besoin de moi, ma fille. Je suis près à vous entendre quel que soit le motif de votre visite dans la maison du seigneur, vos êtes ici chez vous, prenez votre temps. »

Jack Landry ôta son regard de la grille et fixa un point devant lui, puis la jeune femme reprit :

J'ai pêchai Mon Père. Pardonnez moi de ce que j'ai fait
Puis elle s’agenouilla dans ce petit espace clos et récita mentalement Le « Notre Père » :

« Notre Père, qui est aux cieux, »
« Que ton nom soit sanctifié, »
« Que ton règne vienne, »
« Que ta volonté soit faite, »
« Sur la terre comme au ciel. »

Elle entendit de l'autre côté, le prêtre récité le "Notre Père" avec elle.

« Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour »
« Pardonne-nous nos offenses, »
« Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés »
« Et ne nous soumets pas à la tentation, »
« Mais délivre-nous du mal ».

Puis une fois finie, Erica parla d'une voix assez sourde, peur de ses propres paroles,:

J'ai échoué Mon Père dans ma mission, je n'ai pas su protéger un enfant. Il ressemblait tellement à mon fils. Il était si jeune ...
La jeune femme blonde commença à se rappeler des derniers évènements:
Quelques semaines auparavant, arrivée devant un entrepôt avec son coéquipier, elle commença à ôter son arme de son étui. Il y avait un homme, Dimitri Petrov, vendeur d'armes illégales. Il tenait en joug un jeune homme, Vladem, immigré au Etats-Unis grâce à Dimitri. Il se trouvait au mauvais moment et au mauvais lieu. Mais Erica ne voulait pas laisser échapper Dimitri. Cela faisait peut être 6 mois environ qu'elle le traquait. Finalement, cela s'est très mal passé. Vladem est décédé ainsi que Dimitri.

Puis elle reprit, d'une voix tremblante:
Comment se sentir mieux mon Père ,après le décès d'un jeune garçon ?

Jack sentait bien que la jeune femme était à fleur de peau, lui adressa :

« Dieu ne condamne jamais les pécheurs, votre âme est semblable à un jardin et le tout puissant Jésus Chris est votre humble Jardinier… Vous n’êtes pas responsable de ce qu’il c’est passé, vous avez sauvé de nombreuse vie de part votre action. Vous ne pouviez pas savoir que le seigneur avait décidé de ramener à lui ces deux âmes et les soumettre au jugement dernier. »

L’homme d’église ignorait comment réagir dans une pareille situation, il pensait avoir trouvé les mots justes, mais la mort de quelqu’un n’était pas chose facile à accepter, durant son service en Irak, malgré le pouvoir spirituel de ces prières, elles avaient moins d’impact que les horreurs de la guerre. L’âme humaine, lorsqu’elle était confrontée au conflit et au sang de ces semblables subissait un traumatisme important, a moins d’être une machine, il était impossible de résister à cela.
Jack sortit de sa torpeur et confia à sa fidèle :

« Ma fille, avez-vous d’autres péchés à nous soumettre au seigneur et à moi-même ? »

Il sortit la bible de son habit ecclésiastique et l’ouvrit pour y chercher un passage. Pendant ce temps, la jeune femme semblait penser à ce qu’il venait de lui dire.

Pendant ce moment, Erica pensa à ce que la prêtre venait de lui dire. Malgré les efforts au FBI, elle avait la nette impression qu'elle devait faire plus pour sauver les hommes, les femmes et les enfants de cette Terre. Et depuis quelques semaines, elle se culpabilisait pour le décès de ce jeune garçon. Chaque matin, elle voyait son fils, vivant et souriant et elle se demandait:Et si c'était mon fils?
Elle se sentait si inutile, des fois. C'est alors qu'elle se rappela où elle était et de la question posée.

Excusez moi, Mon Père. Je n'ai pas d'autres confessions à faire. Juste celle-ci que je viens de confesser.

Elle marqua une pause et puis déclara d'une voix anxieuse:

Mon Père, comment protégez mon fils du Mal de ce monde?
Que le seigneur n'ait pas pitié de mon âme mais plutôt celle de mon fils. Je vous en supplie...

Jack avait été de nombreuse fois confronté à ce genre de question, il ouvrit donc la bible pour en lire un passage :

«Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.» (Genèse 3:4-5)

Il arrêta sa lecture et offrit une explication à son interlocutrice :

« Le seigneur à pitié de nous tous humbles pécheurs que nous sommes, il vous est cependant impossible de tenir votre fils écarter du mal, c’est ainsi que le tout puissant peu nous tester et ensuite nous offrir le paradis ou…L’enfer. »

Il savait que ces paroles étaient justes, il espérait que la jeune femme comprendrait son point de vue. C’était une confession légèrement hors norme habituellement, les gens entraient ici, expiaient leurs péchés et partaient, mais cette pécheresse en voulait plus. Il lui semblait devenir plus un psychologue qu’un prêtre, enfin après tous il n’allait pas se plaindre d’avoir une âme à sauver.

*Erica semblait être convaincu par ce passage de la Genèse.Une partie d'elle même approuvait le discours du prêtre mais une autre voulait trouver la solution miracle.*
La foi, que ses parents lui ont essayée de la transmettre, était présente malgré elle. En cet instant, elle espérait que cette foi ne cesserait de le quitter....Penser aux victimes, aux familles, à son fils...
Un jour, son propre père lui expliqua : « la foi, c’est tout » Nombres d’épisode bibliques en montraient et elle-même, en serait capable de s'en rappeler:
«.... La puissance d’Abraham sur le point de sacrifier son fils, Jonas dans le ventre du Cachalot, Job avec des tourments sans fin. Mais saviez-vous que c’étaient la foi et la prière qui les avaient tous sauvés ? ....». C'était une de ses raisons de sa visite. Prier et se confesser. Alors, elle essaya de lui expliquer son ressentie:

Je comprends bien mon Père. Il suffit de garder la foi en notre seigneur. C'est juste que je me sens si...

*Elle réfléchissa, et le seul mot qui lui vient à l’esprit : INCAPABLE. Mais, elle n'osa pas montrer sa faiblesse à un inconnu même si celui-ci n'était qu'un simple homme de foi.*

Soudainement, son téléphone vibra . Elle le sortit de sa veste et regarda son écran.
NOUVEAU MESSAGE.
Elle appuya sur une touche, rapidement. Surprise par ce message, elle devait quitter au plus vite ce lieu.

Je suis désolée. Je dois m'en aller, Mon Père, le travail m'appelle. Je vous remercie pour m'avoir écouter cette confession mais aussi, m'aider à voir plus clair.

Mais avant de partir, elle récita une petite prière pour clore sa confession tout en faisant le signe de la croix:

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen.

Jack accompagna la jeune femme dans sa dernière prière et lui confia avant qu’elle retourne à son bureau :

« Vous voyez, il semblerait que le seigneur est de nouveau projet pour vous, Dieu vous a pardonné et vous pardonnera toujours… »

Le jeune femme quitta le confessionnal et le père Landry fit de même au bout de 5 minutes, il n’avait pas vraiment bien vu le visage de cette jeune femme, il espérait revoir cette fidèle très bientôt, il ressentait comme une sorte de lien, comme si le tout puissant avait entreprit de lier leur destin, il n’avait pas ressenti la même chose qu’avec ces autres pécheurs, venus expier leurs péchés minables, cette femme avait un véritable problème de conscience, la mort de cette enfant avait carrément remit sa vie en question, un individu capable de tant de compassion ne pouvait qu’être une sorte de messagère de Dieu, loin annonçant un dessein hors du commun très proche. L’homme d’église retourna à son habitat pour écrire le sermon de lendemain.